Ce roman-ci, comment mettre un "avis" quand au degré d'enthousiasme que j'ai ressenti en le lisant ? Impossible... Ce n'est pas un roman "sympa", ça ne peut pas être un coup de cœur... Et cependant il est inoubliable, et je suis contente de l'avoir lu. Une lecture pleine de réticence, pas envie de tourner la page pour savoir ce qui attend ce petit garçon, je n'ai pas une âme de voyeuse alors c'est nauséeuse que j'ai avancé dans les pages et les tortures que cette dénommée "Maman" inflige aux siens, noyée dans son alcool et sa haine.
Les larmes aux yeux, c'est comme ça que se lit "pour ma mère je n'étais rien", avec une grosse boule d'horreur et de colère qui grandit dans le ventre. Et les voisins , qui savent et qui ne disent rien ? Et la famille de Maman ? Et les instits, qui voient les bleus, les traces de coups, et qui le laissent rentrer chez lui tous les soirs...
Même après le placement d'un de ses aînés en famille d'accueil, on lui laisse quatre autres garçons à élever, à "Maman"... Mais sans son premier souffre douleur, sa Chose, elle n'est pas transformée pour autant, ne rêvons pas : c'est à Richard qu'elle s'en prend désormais, lui qui jusque là, pour éviter les raclées, pour survivre, faisait ses quatre volontés, et torturait Chose, lui aussi.
C'est un témoignage d'une grande violence,le narrateur raconte les coups et les tortures sadiques qu'inventait sa mère d'un ton en apparence froid et détaché, presque clinique quand il évoque ses blessures. Là où on ressent le plus d'émotion, c'est quand Richard évoque cette culpabilité brûlante d'avoir maltraité son frère aîné lui aussi et son sentiment d'impuissance à quitter la maison.
L'auteur a tenté de comprendre pourquoi il n'était pas parti plus tôt. Pourquoi il avait si peur, et surtout de quoi il avait si peur.
J'ai refermé ce livre avec soulagement, parce qu'autant de souffrance, autant de perversion d'une mère envers ses enfants, ça lacère le ventre, ça donne envie de hurler.
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Défis autobiographies :
H.P. Lovecraft (70 %) --- Stephen King (65 %)
Lilian Jackson Braun (32/ 32 romans et recueils de nouvelles)
Brigitte Aubert (21/26 romans "adulte") --- Frank Thilliez (13/18 romans)
Serge Brussolo (15/pfiou...beaucoup, beaucoup de romans...)
J-C Grangé (9/12 romans) --- Maxime Chattam (17/22 romans)